HtmlToText
suivre ce blog administration connexion + créer mon blog l’ère du vide ? pourquoi ? deux lectures possibles. il semblerait que nos sociétés « postindustrielles » se soient engagées dans une voie erratique, absurde, comme si elles n’avaient pas digéré la leçon de sisyphe. quel sens donnent-elles à notre existence ? quel palliatif au bonheur nous proposent-elles ? une quête du désir inassouvi. mondialisation, consommation, commerce planétaire… l’hypertrophie de l’économie et du commerce ravale l’individu à un consommateur, la publicité et les médias le programment à consommer à outrance sans connaître la satiété. jusqu’où peut-on acheter, consommer et polluer ? le vide , c’est celui de nos consciences, lorsque, las de ce système, nous nous résignons à laisser les autres penser pour nous, et notamment l’appareil étatique et les conglomérats commerciaux. rien de nouveau, ni à l’ouest, ni à l’est, poncifs, clichés, stéréotypes et autres truismes guident nos vies désabusées. nous sommes des moutons et nous le savons, c’est seulement là que se situe la différence avec les animaux du même nom. l’autre voie, nous la connaissons, nous l’avons vue, lue, un peu partout, au cinéma, en littérature… celle du vide synonyme de liberté : lâcher tout, ouvrir les mains au lieu de les crisper sur des matières mortes, nourrir nos esprits en faisant le vide, choisir des contraintes saines, ne plus entasser, accumuler, construire des tours de babel du bric-à-brac que les marchands nous incitent à acquérir, mais se construire soi-même indépendamment de tous les diktats capitalistes et de toutes les pulsions de thésaurisation qui bouchent notre horizon, réduisent notre espace de liberté. chimère ? pas pour tout le monde. et quand bien même, cela le serait, cette voie mérite d’être empruntée, sinon approchée. j’aspire au vide, celui où ne possédant rien, je me meus dans un espace infini de liberté de penser et d’agir. 1 2 3 4 5 6 > >> 22 juin 2013 6 22 / 06 / juin / 2013 10:24 sensiblerie incongru j’ai lu parmi les nouvelles, celle d’une jeune collégienne s’insurgeant contre la pratique de la dissection dans les cours de s.v.t. (sciences de la vie et de la terre), allant jusqu’à susciter une pétition pour l’interdire… parce que de petits faits vrais ont toujours plus de sens que de grandes démonstrations, je livrerai mon point de vue sur cette affaire en évoquant cette petite anecdote : sortie de classe de 5ème, visite d'un musée d'histoire naturelle. une jeune fille, 12 ans, attire mon attention. ses copines l’entourent de toute leur sollicitude, lui prodiguent de tendres conseils : elle pleure, en déambulant à travers les couloirs du musée. je m’approche pour tenter de comprendre l’objet de tant d’alarmes. quelle est ma stupéfaction lorsqu’on me dit qu’elle sanglote à la vue de « ces pauvres animaux empaillés » ! elle s’afflige de voir comment l’homme, cette brute, a tué puis empaillé ces animaux morts pour les exposer. elle s’apitoie sur le sort du pauvre renard roux, sur celui de la belette à l’œil désormais fixe, sur la gerboise figée dans la posture du saut mais qui ne sautera plus jamais… « hum… », je ne puis m’empêcher de toussoter en entendant tout cela. quoi ? on vient pleurnicher dans un musée parce que quelques spécimens sont présentés aux visiteurs ? et sortie de ce « repaire macabre », pour se remettre de tant d’émotions fortes, ne voilà-t-il pas que notre jeune fille se jette sur le paquet de chips et attaque avec ardeur son hamburger tout droit sorti du fast-food le plus proche. alors, je viens la voir et lui dit : « que crois-tu qu’il y ait dans la nourriture que tu ingères ? dans quelle sorte d’huile, produite de quelle manière, tes frites ont-elles baignées après leur congélation ? » cela fait « noble » d’embrasser la cause de pauvres animaux qu’on a là sous nos yeux, mais il faudrait, dans ce cas, se montrer cohérent jusqu’au bout, et penser à ce qui ne se voit pas, aux conséquences auxquelles nous contribuons, comme responsables anonymes : les milliers d’hectares défrichés dans les forêts tropicales ou équatoriales pour planter du colza, des palmiers, nécessaires à la production de l’huile dont les fast-food se servent pour frire leurs patates congelées ? y pense-t-elle lorsqu’elle mange ses frites en sanglotant ? les quantités d’espèces menacées, en voie de disparition ou déjà disparues avant même d’avoir soupçonné leur existence, victimes de ces déforestations à grande échelle, n’ont-elles pas, elles aussi, droit à quelques larmes de jeune fille ? non, évidemment, parce qu’elle ne les voit pas, parce qu’elle n’y pense pas. et de ce fait, elle continue à consommer, insouciante, les produits issus des grandes firmes agro-alimentaires qui massacrent sans état d’âme des milliers d’animaux… alors, que peuvent valoir, en comparaison, la vie de ces quelques bêtes empaillées ou disséquées ? que ces adolescentes larmoyantes révisent et réforment d’abord leurs habitudes de consommatrices, elles lutteront plus efficacement contre les dégâts et les souffrances engendrés par l’homme dans le monde animal ! repost 0 elburro commenter cet article … 30 mai 2013 4 30 / 05 / mai / 2013 06:28 pointe au coeur 2011, 11h04, nevers, france. j’ai rendez-vous, mais avant cela, je dois faire le plein. a ma droite, une station-service. « le plein, s’il vous plaît ». la boutique, bien aérée, diffuse une musiquette soporifique. je jette un coup d’œil circulaire sur les rayonnages. deux impressions : le plein, des couleurs partout. des couleurs trop vives, anormales, monde de toc. c’est mon tour. « 46 euros 60, s’il vous plaît ». je paie. la caissière est noire. 2004, 10h25, pointe-noire, congo. je voudrais prendre du recul pour embrasser d’un seul regard la gare si pittoresque mais je ne peux. le soleil aussitôt me cuit les épaules, je préfère rester dans son ombre. j’attends, j’ai un rendez-vous. pas de taxi en vue. mais où sont-ils ? l’heure avance. malgré la chaleur, je décide de marcher en direction de la plage où, par moment, une bouffée d’air marin dépose un éphémère voile de fraîcheur sur le visage… 2011, 11h12, nevers, france. … « monsieur ? monsieur ? votre code, s’il vous plaît ! ». « pardon, je rêvassais… ». un voile chaud empourpre mon visage pendant que je tapote mon code sur la machine. la caissière me jette un regard indifférent, elle profite du temps que la machine communique mes données à une autre machine, pour passer un coup de chiffon sur sa vitrine réfrigérée. 2004, 10h43, pointe-noire, congo. décidément, du plomb fondu sur ma peau. au large, sur ma droite, le wharf, par intermittences, jette des reflets sinistres. là-bas, sur ma gauche, j’aperçois une station-service enveloppée d’un nuage de poussière et d’une cacophonie de klaxons passablement agacés. une file interminable de taxis stationne devant les deux pompes de la station. des clameurs me parviennent. quelques bribes dispersées par l’air marin : « plus une goutte d’essence dans les deux pompes. pas d’approvisionnement prévu. pénurie, pénurie ». j’approche, un taximan, les yeux rougis, scrute fixement l’horizon. il est maigre et ses traits sont tirés. au loin, à peine visible entre la nappe bleue du ciel et les écailles bleues de la mer, une plate-forme de l’une de ces grasses compagnies pétrolières aspire le jus noir comme une tique avide. je suis totalement anéanti. 2011, 11h14, nevers, france. « au revoir monsieur et à bientôt ». repost 0 elburro commenter cet article … 20 mai 2013 1 20 / 05 / mai / 2013 06:58 rencontre printanière les beaux jours reviennent, et avec eux, l’envie de partir à la chasse à l’image. lourdement armé d’un appareil cyclopéen et de tout un attirail pour entrer dans la dimension microcosmique, je surprends la nature à l’aube, occupée à se farder des premiers rayons du soleil. au commencement, la mise en jambes (mouillées par la rosée, tôt le matin) nécessite des sujets faciles. les lépidoptères avec leurs longues ailes chamarrées offrent une amorce idéale pour commenc